Les Costumes

Les Costumes

Le XIXème siècle a été traversé par plusieurs courants. Nous nous intéresserons ici aux vagues successives de modes qui ont pour la première fois en si peu de temps, ont impulsé de profonds changements dans les tenues vestimentaires des dames surtout et dans une moindre mesure des messieurs.

1er Empire et Consulat

La grande parure est très simple, point de fard, point de poudre, les cheveux en désordre, un diadème en brillants, une tunique en dentelle, point de corps, point de parure et beaucoup de fleurs. Les femmes les plus attentives à suivre la mode portaient une longue jupe de percale des Indes d’une extrême finesse, ayant une demi-queue et brodée tout autour. Sur la tête, on avait une toque de velours noir, avec deux plumes blanches ; sur les épaules, un très beau châle de cachemire de couleur tranchante.

L’habillement des hommes consiste dans cinq ou six sacs que l’on appelle « veste » ou « culotte ». On ne porte plus guère de pantalons, et les redingotes à plusieurs collets sont abandonnés aux domestiques. La moustache était très rare, même chez les officiers. On la jugeait ridicule ou choquante. Elle exposait à une sorte de déshonneur ou du moins de disqualification.

La robe Restauration

Sous la Restauration, entre 1814 et 1830, quelques femmes s’élargissent les hanches par des coussins placés sous la jupe et les élégantes se juponnent pour arrondir la taille. A cette époque, la mode des manches amples, de forme ballon ou gigot par exemple, a fait que l’on a souvent comparé la silhouette féminine à la forme d’un sablier.

Vers 1836, le costume et la coiffure se rajeunirent. Les hommes renoncèrent au toupet et portèrent les cheveux longs avec la raie sur le côté. Les femmes abandonnèrent les horribles manches à gigot, firent descendre la ceinture à sa véritable place et offrirent à l’admiration des amateurs de délicieux mouchoirs.

La robe à crinoline

Vers 1856 apparaissent les jupons à cerceaux appelés crinolines-cages, sans jupon, constitués de cerceaux en métal. Le tout est appelé « crinoline ».

« Il semble que l’invention du jupon rond composé de cerceaux de métal soit celle d’un français, Auguste Person. » On distingue deux types de crinoline. Tout d’abord, c’est la « cage-crinoline » qui est mise au point, car ainsi vêtue, la femme a l’air d’avoir été mise en cage. Le « jupon-crinoline » apparaît peu de temps après. Il s’agit d’un jupon de toile de coton ou de laine avec des passants cousus horizontalement et dans lesquels sont intégrés des baleines métalliques. Par extension, c’est ensuite la robe portés à cette époque que l’on nomme « robe à crinoline ».

La difficulté technique ayant été résolue, la mode est maintenant aux robes de plus en plus amples. Il n’est pas rare de trouver une crinoline de quatre mètres de circonférence. Selon son niveau social et les moments de la journée, la femme peut posséder divers jupons de ce type et en changer, le plus large étant réservé pour la robe de bal.

La robe à tournure

La « tournure » ou « cul de Paris » ou « faux-cul » remplace peu à peu la crinoline dans les années 1867-1868 pour disparaître à son tour au moment de l’Exposition Universelle de 1889-1890. La crinoline est remplacée par des coussins rembourrés ou des poufs faits de crin ou encore d’armatures (dispositif à baleines ou métalliques) qui rejettent le volume de la jupe ou de la robe vers l’arrière et se maintient loin du corps dans la région fessière en accentuant la courbure des reins et sur lesquels on tend de lourds tissus. Le devant de la robe est plat et sans fioritures tandis que l’arrière est somptueusement orné de larges volants et de nœuds.

Le corset grandit pour comprimer le corps de la poitrine jusqu’au haut des cuisses. Sur les cheveux coiffés en longues anglaises ou réunis en chignon allongé sur la nuque, on pose très en avant sur le front un étroit petit chapeau ovale, à calotte basse, ou un chapeau à plumes de style autrichien.

La mode 1900

La mode en 1900 ou mode de la Belle Époque se caractérise, dans la silhouette féminine, par un goût pour les lignes souples, les courbes, les volutes et les dentelles, dans l’esprit direct de l’Art nouveau. Cette période de prospérité et de relative insouciance donne lieu à une mode qui oscille entre luxe abondant et désir de légèreté.

La silhouette en S qui est apparue avec la tournure continue d’être à la mode mais de façon moins caricaturale car la jupe perd de son ampleur en n’étant plus soutenue que par des jupons et non plus des structures rigides. Par contre la jupe s’allonge dans le dos, toujours à la recherche de cette fluidité. La taille reste fine, les hanches larges sont mises en valeur.

Le haut reste cambré et la poitrine est remontée pour pigeonner tout en s’aplatissant dans cette recherche de fluidité. 1900 est l’année de l’invention du corset dit « droit-devant » qui était censé être préférable pour l’abdomen (toujours ce problème des hygiénistes qui craignaient pour la santé des femmes) au traditionnel corset sablier mais qui donne une allure beaucoup plus cambrée au dos.

Les corsages ont des cols très hauts, qui montent jusqu’au menton le jour, alors que les robes du soir sont très décolletées.

Le costume masculin

Il y a eu très peu d’évolution tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle, dans le très simple costume trois pièces (pantalon, veste et gilet) noir ou sombre porté aussi bien par les hommes les plus aisés que par la bourgeoisie plus modeste. Les différences, subtiles, se font sur les accessoires : qualité des tissus, montre à chaînette d’or, canne à pommeau sculpté, gants de chevreau, etc. font la panoplie de l’homme du monde ou du dandy.

Durant la première moitié du XIXème siècle, toute une variété de coupe des habits (habits à queue, redingotes, fracs) dans une large gamme de coloris, illustrait à merveille comment le drap de laine coupé à bords vifs, sans garnitures, pouvait imposer son propre style.

Il est vrai que les cols montants et les cravates, la taille marquée et les pantalons moulants ou pantalons fuseaux pouvaient occasionner un certain inconfort, mais les dandies qui les portaient étaient des messieurs du beau monde, oisifs, qui n’avaient rien de mieux à faire que restreindre leurs mouvements pour se conformer à la dictature que leur imposait leur toilette.

Toutefois vers le milieu du siècle, la montée en puissance de la bourgeoisie prospère engendrera une demande croissante de vêtements confortables, bien taillés, tels ceux portés par les « gentlemen », les hommes d’affaires n’ayant plus de temps à sacrifier aux caprices de la mode.

Tout au long de la première moitié du siècle, l’habit (frac, redingote), le gilet et le pantalon (ou parfois encore la culotte à la française) étaient d’étoffes et de couleurs différentes. Les redingotes étaient généralement dans les tons foncés de bleu, vert, bordeaux, marron ou noir, mais à partir des années 1860, le noir devint la couleur dominante des tenues habillées. Les couleurs plus claires et les étoffes plus légères étaient réservées pour les tenues d’été.

(Ces quelques propos ne se veulent pas un exposé exhaustif sur les costumes du XIXème siècle mais un début d’éclairage. De très nombreux sites accessibles par les moteurs de recherche sont disponibles)